Dépression débutante – Protocole ANTaRES
Biomarqueurs de la réponse aux antidépresseurs et du risque évolutif vers un trouble bipolaire
Rationnel de l’étude
Si les antidépresseurs sont aujourd’hui le traitement de référence de l’épisode dépressif majeur, le premier antidépresseur prescrit est efficace chez moins de 40% des patients et une réponse clinique complète n’est observée qu’après plusieurs semaines de traitement. Identifier des biomarqueurs précoces de la réponse au traitement avec un antidépresseur pourrait permettre au clinicien d’identifier rapidement les patients pour qui le traitement ne serait pas efficace et donc de modifier leur prise en charge. Nous avons récemment identifié deux protéines, ELK1 et GPR56, dont les ARN messagers sont présents en quantité différente dans les cellules sanguines des patients « répondeurs », dont l’évolution clinique est favorable, comparés à celles des patients « non-répondeurs ». Dans ce contexte, le principal objectif de cette étude est de déterminer si les ARN messagers de ces protéines sont des biomarqueurs très précoces de la réponse aux antidépresseurs. Un autre enjeu important pour la prise en charge des patients présentant un épisode dépressif majeur est de distinguer ceux qui sont atteints d’un trouble dépressif majeur, de ceux qui souffrent d’un trouble bipolaire. Cette différence diagnostique est une des raisons majeures de mauvaise réponse aux antidépresseurs, les patients souffrant de trouble bipolaire présentant très peu de bénéfice à la prescription d’antidépresseur et même une aggravation fréquente des troubles. Un de nos objectifs secondaires est donc de décrire des biomarqueurs permettant de différencier ces deux catégories de patients. Pour cela, nous suivrons les patients pendant une durée de 24 mois afin d’identifier ceux qui présenteront au cours de ce suivi les critères diagnostiques de la bipolarité.
Objectif
L’objectif principal est de mettre en évidence une variation de l’ARNm d’ELK1 après initiation d’un traitement antidépresseur. Nous évaluerons les différences d’expression de l’ARNm d’ELK1 et du GPR56 entre les patients qui seront
répondeurs ou non répondeurs après 3 jours et 8 semaines de traitement antidépresseur.
Les variations des concentrations sériques du GPR56, des ARN codants et non codants et/ou des marqueurs mitochondriaux, des interleukines (IL)-10, IL-1beta, IL-6, IL-10 et du TNF-alpha seront aussi identifiées. La variabilité de
la fréquence cardiaque et les différence cérébrales morphologique seront aussi étudiées afin de savoir s’il est possible de prédire la réponse thérapeutique ou la survenue d’une bipolarité durant l’ensemble du suivi à 24 mois.
Critères d’inclusion
Âgé de 18 à 65 ans
Premier épisode ou récidive de syndrome dépressif
Sans avoir débuté un traitement par antidépresseur
Critères d’exclusion
Pathologie telle qu’un trouble bipolaire, une schizophrénie ou un trouble psychotique
Bénéfices du patient
Le patient est suivi par un psychiatre spécialisé qui adaptera son traitement en fonction de la gravité des symptômes durant les 2 mois de surveillance. Il reçoit une indemnisation de 120€ pour sa participation à l’étude.
Centres investigateurs
Marseille
Montpellier